Le 19e épisode : Au Chapitre général 2008, je suis élue conseillère générale
Introduction :
Au Chapitre général de 2003, je suis choisie comme économe générale de la congrégation. Pourtant, je ne suis pas comptable mais professeure et catéchète. Un nouveau service nécessitant ajustement et patience. J’en profite pour recevoir, en parallèlement, une formation en accompagnement-psycho spirituel.
**************************************************************************
Je considère qu’après neuf années passées en Chine, je suis très bien adaptée. Je puis même parler un peu le chinois. Je suis si heureuse de me trouver au sein de l’équipe de formation de jeunes qui se préparent à devenir missionnaires de Notre-Dame des Anges. En outre, je baigne à plein temps dans la comptabilité étant trésorière régionale Hong Kong-Macau : je crois fermement que j’y passerai le reste de ma vie.
Mais voilà qu’en 2003, je suis déléguée par les sœurs de la Région de Hong Kong-Macau pour assister au Chapitre général à Sherbrooke, au Canada. Au terme de ce Chapitre, je suis élue conseillère générale et aussi économe générale avec 23 voix sur 24. Je ne peux nourrir aucun doute quant à cet appel, bien que mon cœur soit déchiré à la pensée de quitter, encore une fois, mon pays de mission : la Chine. La nouvelle supérieure générale me permet de retourner à Hong-kong temporairement, afin d’initier l’économe régionale de la Chine qui me succèdera. J’ai alors la joie de revoir mes compagnes, mes amis et de dire adieu à tout le monde, en bonne et dûe forme.
Au conseil général, je suis à l’aise avec les compagnes de notre équipe internationale. On me demande aussi de reprendre le service de l’animation missionnaire dans les paroisses de cinq diocèses; poste que j’ai occupé précédemment. J’y exerce vraiment mon charisme : m’adresser à des gens et leur annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. Cet engagement me permet d’apprécier mon temps de service administratif au sein de la Congrégation. Je n’ai pas vu passer ces cinq années. J’apprécie vraiment de vivre à la Maison Mère, au milieu de toutes mes sœurs aînées revenant de mission pour raison de santé et/ou d’âge. Chaque mercredi, j’organise pour elles des activités ajustées à leur âge, ce qui me fait vivre la fraternité à la base et m’apporte un repos et un rafraîchissement.
Espérant de tout cœur être relevée de mes fonctions au Chapitre de 2008, qui aura lieu prochainement, et ainsi retourner en Chine, ce n’est pas tout à fait ce qui m’attend. Une nouvelle économe est élue. Cependant, je demeure conseillère générale. Par devoir, j’accepte encore ce service et j’initie cette nouvelle économe pour son travail, me consacrant d’avantage à l’animation missionnaire; ainsi, ma famille se réjouit de mes visites plus fréquentes !
Durant la deuxième année de mon mandat, je demande à recevoir une formation au Pèlerin, Centre de formation à l’accompagnement psycho spirituel, à Montréal, à raison de trois heures par semaine, chaque jeudi soir. Je me présente d’abord au directeur du Centre et lui demande si je ne suis pas trop âgée, j’ai soixante-quinze ans. Il me renvoie à moi-même me demandant : « Te trouves-tu trop vieille ? » La réponse vient rapidement : NON ! Je suis encore capable de recevoir et de donner et tout dépend de ma notion de la vieillesse. Devenir vieux, parfois, c’est perdre ses forces, ses énergies, sa capacité de travail ; souvent c’est un temps de maladie. Pour moi, ce sont les années qui se sont accumulées, modifiant peu de chose à mon état de santé. Alors le directeur me répond : « Tu peux t’inscrire comme étudiante au Pèlerin ». Le cours dure quatre ans et je n’ai manqué aucun cours. Tout un défi, puisque cela représente deux heures de route entre Montréal et Sherbrooke, beau ou mauvais temps. Tout compte fait, ce fut une magnifique expérience ! Durant la quatrième année, je dois également faire de l’accompagnement pratique, j’ai dû présenter cinquante heures d’accompagnement filmé : j’accompagne quatre personnes. Il ne s’agit pas seulement de travailler sur les personnes que j’accompagne mais surtout sur soi-même. En quatre ans, j’ai plus appris sur moi-même que durant toutes les années passées : j’ai découvert mon identité filiale d’enfant de Dieu ainsi que ma mission dans le monde. Finalement, je suis fort bien équipée pour un nouveau départ.
À suivre…
Pour lire le 20e épisode, cliquez le ce lien :
Par Soeur Lise Hamel (Soeurs Missionnaires de Notre-Dame des Anges)