Le 14e épisode : Une bien grande épreuve; la mort accidentelle de ma chère grande sœur Thérèse.
Introduction :
Après avoir assisté au Chapitre général de la congrégation comme déléguée du Congo en 1968, la Supérieure générale m’offre de faire des études en théologie; j’en suis ravie ! C’est une grande faveur, un cadeau du Ciel : acquérir une plus grande connaissance des vérités de notre foi chrétienne, afin de pouvoir mieux évangéliser. Et je bénis le Seigneur qui m’a permis de devenir un petit instrument de la Bonne Nouvelle ! Quelques années plus tard, j’appris une terrible nouvelle à laquelle je ne m’attendais pas du tout : ce terrible accident qui mit fin à la vie de la vaillante missionnaire que fut ma sœur aînée Thérèse; elle étudiait à Fribourg, Suisse, où je devais la rejoindre pour revenir ensemble au Canada afin de participer au Chapitre général de 1974. Quelle grande épreuve pour toute la famille ! Cependant la Bonne Nouvelle réside dans l’Espérance de cette Vie Éternelle promise par le Christ, que je me devais d’annoncer.
************************************************************************************
En 1968, je suis déléguée au chapitre général. Après, la supérieure générale m’offre de faire un bac en théologie à Ottawa à l’Université Saint Paul avec les Pères Oblats. Je suis la seule femme à terminer ces trois ans d’études. Je le considère comme une grande faveur. J’ai déjà une bonne expérience de la mission, la maturité nécessaire pour profiter largement de si belles études. Mes supérieures me préparent pour la formation des nouvelles candidates. Mais, à la fin de mes études, aucune candidate ne se présente alors je demande un retour au Congo.
Il fut décidé que j’irais travailler dans notre mission de Bopako où on avait besoin d’une directrice de l’école. Je pars le cœur gros de devoir me séparer de ma grande sœur, elle restera à Roby, notre première mission. C’est la vie missionnaire. Après un certain temps, Thérèse est envoyée à l’École de la Foi à Fribourg en Suisse.
Dans sa deuxième et dernière année d’études, ma sœur Thérèse a un terrible accident en traversant la route pour prendre le train et se rendre à son école et deux jours après, elle rend son âme à Dieu.
Dès qu’on apprend la nouvelle de l’accident, la supérieure générale m’envoie un message pour me demander de rentrer immédiatement au Canada en passant par Fribourg pour voir ma sœur vivante si Dieu le permet. Mais il ne m’était pas possible d’arriver à temps. Avant que je sorte de la brousse où j’étais, j’ai dû prendre l’avion et me rendre à Fribourg, je suis arrivée deux jours après les funérailles. Ses trois compagnes MNDA avec qui elle faisait communauté m’ont accueillie avec beaucoup d’émotions et d’esprit fraternel. Tellement de gens, tant au Congo, qu’à Fribourg et au Canada ont pleuré le départ de notre chère sœur ! Thérèse était une personne que tout le monde aimait parce qu’elle aimait tout le monde. Entre ses deux années d’études à Fribourg, elle avait demandé et obtenu la permission d’aller passer un mois avec nos parents à Asbestos. C’était vraiment un cadeau de Dieu qu’ils ont bien apprécié.
Après ces quelques jours à Fribourg, je rentre au Canada. La première visite à mes parents et à ma famille est très douloureuse. Ma mère me regarde avec une grande tristesse comme si j’étais responsable de la mort de ma grande sœur. Elle est très agressive et me dit les pires insultes, cela en raison de sa grande peine et de la maladie qui l’affectait. Ensemble, avec mon père, mes frères et sœurs, nous pleurons ce bien triste événement. Je rencontre la même peine à la communauté de Lennoxville. La même question nous monte à l’esprit : pourquoi ce départ d’une missionnaire tellement appréciée et tellement charitable ? C’est le secret de Dieu. Thérèse a été élue déléguée au chapitre général de 1974. Je suis sa suppléante alors c’est moi qui assiste au chapitre général.
À suivre…
Pour lire le 15e épisode, cliquez sur ce lien
Par Soeur Lise Hamel (Soeurs Missionnaires de Notre-Dame des Anges)