Fondation

Naissance d’une communauté

MereF2agee

Nos deux soeurs, Florina Gervais et Chan Tsi Kwan s’en remettaient avec confiance à la décision que prendrait le vénérable évêque de Sherbrooke, lui toujours si bienveillant et paternel à l’égard de ses deux jeunes missionnaires et si compréhensif de leur idéal apostolique. Après des démarches auprès du Délégué apostolique au Canada, la fondation du nouvel institut fut décidée.

C’est ainsi qu’en 1919, sous le regard de Mgr Larocque, naissait à Lennoxville le premier noyau de la Congrégation des Soeurs Missionnaires de Saint-Paul d’Orient, dont le nom fut changé par la suite en Soeurs Missionnaires de Notre-Dame des Anges

Premieres-mndaTrois ans et demi plus tard, soit le 8 septembre 1922, la Congrégation déménagée sur la rue Champlain à Sherbrooke, reçoit l’approbation canonique et est agrégée à la famille franciscaine. Avec Mère Marie-du- Sacré-Coeur (Florina Gervais) et Soeur Marie-Gabriel (Chan Tsi Kwan), six autres soeurs font profession et, quelques semaines après, cinq d’entre elles partent pour la lointaine province du Kwei-Chow en Chine.

Par la suite, un noviciat chinois est ouvert et presque chaque année des soeurs quittent le Canada pour travailler avec les soeurs chinoises en trois provinces de Chine.

Réélue supérieure générale en 1940, Mère Marie-du-Sacré-Coeur est isolée à Taipa, à cause de la guerre mondiale et il lui est impossible de gouverner la Congrégation jusqu’en septembre 1945. De 1937 à 1945, ce fut l’invasion japonaise, huit années de guerre.

Elle revient à la maison-mère de Lennoxville et, au début de l’année suivante, elle donne sa démission à Mgr Desranleau comme supérieure générale. Un nouveau conseil est élu et entre en charge à l’automne 1946.

En 1949, ce fut l’assaut du communisme. Toutes nos soeurs furent obligées de quitter la Chine continentale et de se réfugier à Hong Kong ou à Macau. La révolution communiste en Chine obligea plusieurs missionnaires à rentrer au Canada.

À partir de 1950, avec la permission de Mgr Desranleau, les missionnaires sont envoyées là ou les évêques sollicitaient leur collaboration. C’est alors que, sous l’action de l’Esprit, la congrégation fait éclater ses frontières et les missionnaires se dirigent vers le Japon, le Pérou, Tahiti, la Tanzanie et le Zaire (République Démocratique du Congo), puis plus tard, vers le Brésil, le Chili, le Rwanda et les Philippines.

De tous ces pays, de nouvelles recrues surgiront et la congrégation gardera son caractère international des origines.

Après quelques années passées à notre maison Loretto Hall de Victoria, Mère Marie-du-Sacré-Coeur a la joie de partir pour le Pérou, où elle n’oublie pas que l’Institut qu’elle a fondé doit travailler d’abord et avant tout, à promouvoir et former des groupes apostoliques. C’est ce qu’elle tente de faire au Pérou où elle travaille plusieurs années. A 83 ans, sentant ses forces décliner, elle accepte de revenir définitivement à l’infirmerie de la Maison mère.

En juillet 1979, quelques semaines de chaleurs accablantes l’affaiblissent et occasionnent des troubles digestifs. Le 1er août, elle s’éteint doucement aux premières Vêpres de la fête de Notre-Dame des Anges, entourée de la communauté, alors que les soeurs récitent le Magnificat. Le Seigneur est venu au-devant de son Épouse en un jour choisi et désiré par elle.

Femme attentive à l’action de l’Esprit-Saint, d’une audace et d’une confiance sans borne à cause de cette foi profonde qui l’animait, elle a su marquer sa Congrégation d’un grand esprit apostolique dans la liberté, la joie et la simplicité. Pour elle, toute barrière de race, de nation, n’existait pas; chaque personne était un frère, une soeur, qu’elle aimait et voulait conduire au Christ.

Cette humble Sherbrookoise fut, en la première partie du vingtième siècle, à l’avant-garde du renouveau missionnaire de l’Église.