Fondatrice

LA BELLE HISTOIRE DE FLORINA GERVAIS

L’histoire d’une jeune fille rebelle? Illuminée? Ou portée par un appel ?

Florina Gervais

Florina Gervais

 Mère Marie-du-Sacré-Coeur (Florina Gervais) 1888-1979

Fondatrice des Soeurs Missionnaires de Notre-Dame des Anges

Née à St-Césaire de Rouville, le 7 mars 1888, fille de Pierre Gervais et de Rosalie Martel, fervents chrétiens, Florina Gervais, frêle et délicate est la deuxième enfant d’une famille de sept. Son père, habile commerçant, vient s’établir à Sherbrooke pour favoriser les études de ses fils.

En 1902, Florina se demande, un jour, s’il ne faut pas être un homme pour devenir missionnaire. À sa grande joie, elle découvre que des femmes missionnaires partent aussi en Chine pour aller porter la Bonne Nouvelle de Jésus et son message d’amour. Elle se met à rêver à cette belle vocation. Son père veut la dissuader et l’orienter plutôt à choisir une congrégation locale, ici au Québec. La fille répond sans hésitation : « Le bon Dieu m’appelle à être missionnaire! Personne au monde et rien sur la terre ne pourra m’en empêcher. » Pensionnaire au Mont-Notre-Dame, elle refuse de se présenter aux examens du cours supérieur, déclarant sans ambages : « Ce diplôme ne serait pour moi que de l’orgueil, puisque je n’ambitionne pas d’enseigner ici; ce que je veux, c’est devenir missionnaire et m’occuper des plus misérables. »

Fidèle à cet appel ressenti depuis l’enfance, au cours de l’été 1906, elle se présente chez les Soeurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception, fondées quelques années auparavant, elle y est acceptée à dix-huit ans.

Après sa profession temporaire en 1910, elle est nommée pour Canton, Chine. A son arrivée, la supérieure locale lui confie la direction de l’école des Vierges, groupe de femmes catéchistes et auxiliaires du clergé. Dès les premiers mois, Florina se sent à l’aise avec les Vierges chinoises, se familiarisant avec leur langue et leurs coutumes.

Durant les quatre années qui suivirent, elle eut à s’occuper d’une quinzaine de Vierges chinoises déjà à l’oeuvre en divers vicariats apostoliques et elle fut en contact quotidien avec une quarantaine d’élèves fréquentant l’école des Vierges. Peu à peu, elle sent monter en elle un autre appel, qui selon sa conception, rejoint plus spécifiquement le mot de saint Paul : « se faire tout à tous de façon à ce qu’il n’y ait plus ni Grecs ni Scythes, mais seulement des baptisés, des chrétiens en esprit et en vérité, tous enfants de Dieu » Poussée par une inspiration intérieure, elle désire se joindre à ces Vierges chinoises, comprenant avec son coeur, que pour les aider vraiment, elle doit adopter leur genre de vie et leurs coutumes, être au milieu d’elles, une présence fraternelle et un levain spirituel.. C’est en se faisant totalement chinoise, qu’elle les amènerait à devenir de véritables apôtres laïques, aides indispensables à l’apostolat féminin. A cette époque, la femme chinoise ne se laissait guère approcher que par des femmes. Le travail des prêtres était donc entravé par ces traditions.

Au moment où Florina (Soeur St-Alphonse-de-Liguori) fait ses premières armes à Canton, on lui confie Chan Tsi Kwan qui vient d’avoir douze ans, pour lui enseigner le français. Quelques mois après, Chan Tsi Kwan reçoit le baptême. C’est entre la jeune Chinoise et son institutrice le prélude d’une longue aventure où le Seigneur les mènerait ensemble, sur des routes difficiles et inconnues.

Avant sa profession perpétuelle, Florina quitte les Missionnaires de l’Immaculée-Conception et est rapatriée au Canada. Son rappel au Canada ayant contrarié son plan initial, elle se voit dans l’obligation d’en élaborer un nouveau. Elle a 26 ans. Elle demeure chez ses parents. Revêtue du costume des veuves de guerre,afin de passer plus facilement inaperçue de l’entourage elle poursuit sa quête.

Mgr2 Là, dans la prière et l’espérance, la jeune missionnaire attend des réponses des Évêques de Chine, qu’elle a contactés, concernant l’oeuvre des Vierges, avant d’aller rencontrer Mgr Larocque, évêque de Sherbrooke. Le 1er mai 1915, elle ira le rencontrer. Mgr Paul Larocque, auquel elle fait part de ses inspirations est impressionné par les réponses des évêques et vicariats apostoliques de Chine, à la lettre envoyée par Florina, où elle leur présente son projet missionnaire auprès des Vierges chinoises. Son grand désir est de retourner en Chine, de se faire chinoise avec les Chinoises, afin de pouvoir ainsi sur un même pied d’égalité, les mieux préparer à leur future mission.

Appuyée par Mgr Larocque, Florina part pour la Chine le 25 juillet 1915, accompagnée de Laurence Lamoureux. Elles quittent le Canada pour la Chine, via Vancouver. Là également, une grande épreuve les attend. En route, lorsqu’elles touchent terre au Japon, elles apprennent la mort de l’évêque Mgr Clemente Fernandez, vicaire apostolique d’Amoy. Il s’agit de celui-là même qui les avait appelées pour l’oeuvre des Vierges qu’il désirait établir dans sa mission. Nos deux braves missionnaires poursuivent quand même leur voyage jusqu’à Hong Kong où elles arrivent le 5 septembre. Peu de temps après leur arrivée, Chan Tsi Kwan, la chère petite convertie de Canton, vient les rejoindre. Elles sont reçues à Swatow par Mgr Rayssac.

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Malheureusement, après un an et demi, l’épreuve s’abat sur le trio. Laurence Lamoureux, la compagne canadienne est atteinte d’une maladie infectieuse mortelle. Elle meurt à 24 ans. Mgr Rayssac, quoique plein d’admiration pour elles, leur conseille de rentrer au Canada, afin de s’adjoindre des compagnes pour la relève. Chan Tsi Kwan accompagne donc S. Marie-du-Sacré-Coeur (Florina Gervais) au Canada. Au foyer paternel, rue Couvent, il est facile de comprendre la joie et le bonheur que produit cette arrivée. Dès le premier instant, la famille Gervais accueille la jeune Chinoise comme un de ses membres. Cette dernière continue l’étude du français, pendant que S. Marie-du-Sacré-Coeur poursuit réflexions et démarches pour la réalisation de l’oeuvre apostolique projetée.