Enseignante sauvée par sa classe

 
 
 

12 mai 2015

Les élèves d’une classe de l’Ecole Inforama Rütti de Zollikofen ont reçu le Prix Help 2015 pour être venus en aide à leur prof, qui a fait une attaque cérébrale en plein cours.

«Je n’avais aucune conscience du danger dans lequel je me trouvais», raconte Rahel Locher. L’ancienne enseignante professionnelle à l’Ecole Inforama Rütti de Zollikofen (BE) a soudainement commencé à se comporter de manière étrange au beau milieu de son cours, le 24 avril 2014. Elle s’est mise à balbutier et sa vue s’est brouillée. Lorsqu’elle a tenté de boire de l’eau, son visage s’est figé et de l’eau a coulé sur ses habits. Alors qu’elle pensait qu’il s’agissait d’une simple migraine, ses élèves, de futurs professionnels du cheval, ont très vite compris qu’il pourrait s’agir d’une attaque cérébrale, écrit mardi la Fondation suisse de cardiologie dans un communiqué.

Un an après les faits, la jeune femme de 30 ans se rappelle exactement de l’enchaînement des évènements. «Je me suis levée pour expliquer quelque chose à mes élèves quand mes mots se sont soudainement emmêlés. Au début, ma classe pensait que c’était un jeu et que j’essayais simplement de leur montrer ce qu’il ne fallait pas faire lors d’un entretien d’embauche», explique-t-elle. «J’étais persuadée que c’était une migraine. J’avais déjà eu plusieurs fois des migraines où ma vision était brouillée», poursuit-elle.

Grâce à intervention rapide des élèves, Rahel Locher a pu être emmenée à l’Hôpital de l’Ile à Berne en l’espace de trente minutes. Là-bas, les médecins ont, dans un premier temps, dissous un gros caillot de sang, qui bouchait une artère de son cerveau, à l’aide de médicaments. Elle a également bénéficié d’un nouveau traitement. Ce procédé consiste à pousser un cathéter à partir de l’aine jusqu’au cerveau en passant par l’aorte. Un maillage métallique permet ensuite de retirer le caillot en sens inverse. «Dans certains cas, le traitement par cathéter améliore nettement les chances de guérison», explique le professeur Urs Fischer, neurologue et spécialiste de l’attaque cérébrale à l’Hôpital de l’Ile. Pour lui, cette technique est un progrès considérable dans le traitement des patients victimes d’une attaque cérébrale.

«Nous étions tous émus»

Rahel Locher, qui travaille désormais en tant que gestionnaire d’événements, est heureuse que sa classe ait réagi aussi vite et bien et qu’elle ait été transportée immédiatement dans un centre spécialisé. Elle a surmonté l’accident sans séquelles et a pu quitter l’hôpital après une semaine déjà. «Je crois que je ne réalise toujours pas ce qui s’est passé. C’était une expérience effrayante, mais intéressante. Le pire c’était de savoir que ma vie aurait pu être complètement changée d’un coup… d’être consciente de ça. Mais de ne plus pouvoir faire de sport et surtout du cheval c’est ce qui m’a restreint le plus.»

Pour honorer le comportement exemplaire de son ancienne classe, la Fondation suisse de cardiologie leur a remis le Prix Help 2015. Quelques semaines avant l’accident, une élève avait fait un exposé sur l’attaque cérébrale dans le cadre de son travail de fin d’études. La classe avait donc entendu parler des symptômes de l’attaque cérébrale et savait que chaque minute compte dans ce type de situation (voir encadré). «Quand j’ai revu mes anciens élèves à la remise de leur certificat, nous étions tous émus. Nous avons pleuré», se rappelle Rahel Locher.

Afin de mettre un terme définitif à toute cette histoire, la jeune femme a décidé de faire un demi-marathon, en décembre dernier en Californie, aux Etats-Unis. «C’était super. Je voulais me prouver que c’était fini. Ça m’a permis de clore ce chapitre.»

Sources : http://www.msn.com/

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