12e épisode : L’arrivée au Canada et l’attente
Introduction :
Tristesse dans mon âme mais joie de mes parents. Nous restons disponibles pour le retour au Congo quand la situation le permettra.
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L’arrivée à Dorval, Canada, est très touchante. Sept sœurs rentrent au pays. Les deux plus jeunes sont derrière les autres plus anciennes. Je sens comme de la honte. Après seulement deux ans de mission, alors que la langue me devenait plus facile, je dois revenir au pays.
Les sœurs de la Maison Mère à Lennoxville et les parents des sœurs ne cachent pas leur joie. L’angoisse est terminée. Nos missionnaires sont de retour à la maison. Je suis méconnaissable, car j’ai perdu 50 livres en deux ans. C’est le prix de mon adaptation au climat du Congo et aussi la conséquence de l’arrêt des médicaments pour les rhumatismes : la cortisone.
Les missionnaires du Congo sont toujours ensemble devant la radio et la TV, dans l’attente des nouvelles de Kinshasa, la capitale. Un jour, je surprends une conversation entre Mgr l’Archevêque de Sherbrooke qui demande des Sœurs à notre Mère générale, pour sa fondation au Brésil. Cette dernière lui dit qu’elle n’a pas de sœurs disponibles pour le moment. Donnez-moi vos sœurs du Congo, dit-il. Et quand l’Évêque du Congo demandera le retour des sœurs, qu’est-ce que je lui dirai, répond la mère générale? L’évêque reprit : des sœurs, c’est comme un élastique, vous les ramènerez au pays. La supérieure maintient sa décision, les sœurs du Congo n’iront pas au Brésil. Elle finira par trouver d’autres sœurs pour répondre à la demande de Monseigneur.
Quelque deux semaines après notre arrivée, la supérieure générale me demande d’aller aider à notre Jardin d’enfants de Victoriaville, car la sœur qui enseigne aux plus grands élèves est malade et doit revenir à la Maison Mère. C’est un bien grand sacrifice qu’on me demande : me séparer de mes compagnes sans avoir pu prendre un repos nécessaire avant d’accepter une telle charge. Mais l’urgence d’un remplacement immédiat ne me laisse pas le choix. Le Seigneur t’aidera, me dit la supérieure. Croyant en sa parole, je me rends à Victoriaville. Je suis heureuse de me retrouver dans l’enseignement avec ces enfants que j’aimais tant. J’ai déjà quatre ans d’expérience dans la même école.
À suivre…
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Par Soeur Lise Hamel (Soeurs Missionnaires de Notre-Dame des Anges)